Étymologie
Le mot tattoo vient du tahitien tatau, qui signifie marquer, dessiner ou frapper. « Tatouage » dérive aussi de l'expression Ta-atouas dont la composante ta signifie « dessin » et dont la composante atua signifie « esprit », « dieu » (Perez, Christine). Comme les Polynésiens n’utilisaient pas le langage écrit avant l’arrivée des missionnaires au 16e siècle, leur savoir était communiqué oralement ou par les dessins symboliques qui étaient tatoués sur certaines parties du corps.
Histoire et traditions du tatouage polynésien
La pratique ou l’art du tatouage a diverses origines. En Polynésie, le tatouage aurait selon la légende été créé par les fils du dieu Ta’aroa (dieu de la création). Ainsi, Mata Mata Arahu et Tu Ra’i Po, tous deux amoureux de la fille du dieu de l’habilité, inventèrent la technique et s’ornèrent de motifs particuliers afin de séduire la jeune femme. Mata Mata Arahu et Tu Ra’i Po transmirent par la suite cette nouvelle pratique aux hommes ; ils devinrent dès lors les dieux du tatouage (Tatouage polynésien).
Pour les Polynésiens, le tatouage a une signification particulière et découle d’histoires très anciennes. Ce marquage stylisé de la peau, autrefois considéré tapu (sacré), était initialement réservé aux chefs de tribu. Avec le temps, tous purent se faire tatouer une fois arrivés à l’âge de la puberté. En Polynésie, les tatouages avaient aussi leur utilité ; ils permettaient entre autres d’extérioriser sa personnalité, son rang social, sa maturité sexuelle. Tous les adolescents, initiés au monde des adultes par un rite de passage, recevaient sur leur épiderme les motifs (ou dessins) représentant le mieux possible leur personnalité. Avec les années, des motifs s’ajoutaient sur leur peau en fonction du rang social atteint par chacun (Tatou Tahiti).
Traditionnellement, une personne fortement ou entièrement tatouée jouissait de prestige, de richesse et de pouvoir tandis que, à l’inverse, une personne peu ou pas du tout tatouée était déconsidérée, voire méprisée par ses pairs. Aussi les chefs de tribu et les guerriers arboraient-ils des tatouages complexes qui reflétaient leur statut élevé et leur importance. Du reste, seuls certains prêtres et de grands guerriers pouvaient se faire tatouer le visage, une partie du corps à l’époque très respectée par les Polynésiens. Pour les femmes, le tatouage avait une vocation plus ornementale et destinée à la séduction. Les motifs étaient donc différents de ceux des hommes (Tatouage polynésien). Les Polynésiennes se faisaient surtout tatouer les extrémités du corps (mains, pieds, chevilles, oreilles, etc.) ; celles qui ne portaient pas de tatouage aux mains et aux pieds étaient généralement considérées comme peu attirantes (voire même repoussées) par la gente masculine.
Le tatouage aujourd'hui
Les adeptes du tatouage sont très nombreux de nos jours et les motifs poynésiens sont très en vogues dans la plupart des pays occidentaux. Certaines personnes choisissent de se faire tatouer des motifs polynésiens, séduits par la signification et l'histoire de ces motifs particuliers. Pour d'autres, le choix repose surtout sur des critères esthétiques. (Wakatrio) Dans tous les cas, le « port de tatouages » est de plus en plus accepté par la société en général qui reconnaît qu'un tel graphisme cutané peut être une forme d'art (Kustomtattoo).
Acteur bien connu sous le nom de "The Rock" qui porte un tatouage polynésien
Bibliographie
KUSTOMTATTOO, « Le tatouage d’hier à aujourd’hui ». [En ligne http://www.kustomtattoo.com/tatouage-piercing-paris-tatoo/tatouage-paris-tatoo-hier.htm (page consultée le 8 juin 2012).
PEREZ, Christine, Échappée Pacifique: triangle polynésien, religion, pouvoir et société, Collection Lettres du Pacifique, L'harmattan, Paris, 2011.
TATOUAGE POLYNÉSIEN. [En ligne] http://www.tattoo-tatouages.com/styles/tatouage-polynesien.html (page consultée le 8 juin 2012).
TATOU, TAHITI. [En ligne] http://www.tahititatou.com/histoire.html (page consultée le 5 juin 2012).
WAKATRIP. [En ligne] http://www.wakatrip.com/nouvelle-zelande/tatouage-maori/ (page consultée le 8 juin 2012).
